Communiqué du 31 mars 2025

L’ADEAF a salué la signature en novembre 2022 des “Stratégies pour l’apprentissage de la langue du partenaire” et se réjouit de la mise en place du comité de suivi des stratégies, de la stabilité des postes proposés au concours internes et des signaux positifs exprimés par les recteurs de plusieurs académies en réponse à son courrier de janvier 2025.
L’ADEAF salue la décision d’avancer, à partir de 2026, le recrutement des professeurs à bac + 3 qui, rémunérés, poursuivront ensuite pendant deux ans leur formation professionnelle. La profession pourra ainsi regagner en attractivité, notamment pour l’allemand, fortement impacté par la crise du recrutement.

Mais la situation de l’allemand et des professeurs d’allemand ne cesse de se dégrader au fur et à mesure des réformes et cette année encore avec les restrictions budgétaires.

L’ADEAF alerte sur :

• Le nouveau recul de l’apprentissage de l’allemand à seulement 13% de germanistes à la rentrée 2024, alors que la France s’est engagée à augmenter de 10% le nombre d’élèves apprenant l’allemand d’ici 2030 ;
• La diminution de l’offre de l’allemand, avec une perte d’heures due aux restrictions budgétaires qui se font au détriment de l’allemand ;
• Les conditions de travail très difficiles de nombreux enseignants (service sur plusieurs établissements, regroupements anti-pédagogiques d’élèves à différents niveaux d’apprentissage, …) qui nuisent à l’attractivité du métier et à l’image de la discipline ;
• La fermeture de nombreuses sections qui ne permet plus d’apprendre l’allemand partout en France.

L’ADEAF demande :

• Une politique nationale des langues vivantes assumée et pérenne, attentive à ce que l’apprentissage de l’allemand soit possible pour tous les élèves qui le demandent sur tout le territoire, notamment grâce à des dérogations ;
• Une amélioration de l’attractivité du métier de professeur d’allemand par de meilleures conditions de travail, (services partagés sur deux établissements au maximum et limitation des déplacements) ;
• Un véritable parcours bilangue allemand-anglais, ouvert à tous, à parité horaire en collège de la 6e à la 3e (avec 3 h par langue !), avec des moyens fléchés ;
• L’arrêt de la dispersion systématique des élèves germanistes dans plusieurs classes au collège, pour rendre l’allemand plus visible, favoriser la cohésion de groupe et faciliter les projets ;
• Un enseignement de spécialité LLCE (Langues, Littératures et Cultures Etrangères) à deux langues permettant d’approfondir l’allemand et l’anglais, au cycle terminal du lycée.

Le recul de l’allemand n’est pas inéluctable. Des solutions existent. Au-delà des paroles, il faut des actes !

Pour le Bureau National,
Thérèse Clerc, présidente
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